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8 mai 2017 1 08 /05 /mai /2017 08:15
Comprendre le succès présent, pour éviter l'échec futur.

 

 

             La rencontre entre un homme et le peuple, telle était la définition de ce que devait être l’élection présidentielle pour le Général De Gaulle. La victoire d’Emmanuel Macron s’inscrit tout à fait dans cette logique, tant par l’ampleur du succès électoral, 2/3 des suffrages au second tour, que par l’originalité de la démarche, d’un homme sans parti il n’y a qu’un an, inconnu des français il y en a moins de 3 .

Et pourtant de cette base, très Véme république ne risque-t-on pas rapidement de passer à la IVéme, c’est-à-dire au beau temps de la 3 éme force, ou historiquement de la IIIéme république, de majorité de rencontre, de pilotage à vue, à la recherche de majorité successives. La politique définie se ferait après les élections, aux grès de ces combinaisons, rien de plus anti Vème finalement.

La réponse à cela, nous la connaitrons à l’issu du second tour des législatives, les français décideront si oui ou non ils donnent une majorité absolue, ou relative forte, à Emmanuel Macron. Dans le cas contraire, cela sera une cohabitation avec les républicains qui finalement auront le pouvoir effectif comme il l’était prévu dans l’ordre des choses après l’échec socialiste.

     Cette cohabitation serait d’autant plus facile qu’entre le programme économique d’Emmanuel Macron et celui de L.R. il y a l’épaisseur d’un papier à cigarette. Tout juste existe-t-il des différences de degré : accompagner ou non la précarisation de l'emploi d'un déclin de la protection sociale, Fillon craignait que le modèle de la fléxisécurité incite à refuser les emplois précaires pour vivre dans l'assistanat. Privatiser partiellement la sécurité sociale en développant des assurances privées (Fillon) ou en augmentant le rôle des mutuelles (Macron). Mais si ce n'est sur l'immigration ou la droite républicaine à eu dans le passé des pratiques souples au pouvoir éloignées de ses discours abruptes dans l'opposition,  et sur les discours sociétaux ou sa promptitude à défiler contre les reformes sociétales de la gauche n'a d'égal que son attentisme à revenir dessus, on aura cohabitation ou pas,  les idées économiques de LR, votés par les députés recyclés du PS, tout cela sera d’une grande continuité…

      Ce qui risque d’être moins facile, c’est dans un premier temps le réveil des Français dans les mois qui suivent. En politique, on ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépens, peu importe que les fuites des derniers jours soient vrai ou pures calomnies, il est un fait qu’Emmanuel Macron a veillé à ne pas trop en dire sur son programme comme en atteste sa « profession de foi ». Assez probable qu’il profite de la somnolence syndicale de l’été et de l’onction de sa forte victoire pour sortir dans les mois qui viennent une réforme libérale du contrat de travail ce qui déplaira à sa gauche. L’appel d’air que sa victoire va créer en terme d’immigration va également rapidement indisposer son aile droite…la rentrée risque d’être difficile, sauf si la conjoncture économique reste porteuse…la chance en politique n’est-elle pas la principale qualité comme en avait attestée la croissance insolente des années Clinton aux Etats-Unis ?

      Mais c’est surtout à long terme que les nuages risquent de s’amonceler. Certes, électoralement « En marche » repose sur une réelle base sociologique et pourrait-on dire programmatique malgré le flou qu’on lui a longtemps reproché. Traditionnellement le centre, est à droite sur le plan économique, à gauche sur le plan sociétal, chaque fois modérément bien sur. Cette thématique libérale-libertaire dans l'air du temps, brocardé sous le terme « bobo », c’est électoralement la France qui gagne, qualifiée, urbaine, confiante dans la mondialisation économique et les métissages culturels…..le libéralisme avancé dont rêvait Giscard d’Estaing il y a 40 ans. Mais si PS et LR sont tombé dans le piégé des primaires, en désignant respectivement leur aile la plus radicale, libérant un espace au centre pour Emmanuel Macron, il ne faudrait pas que Macron tombe lui dans le piège du second tour ou les 2/3 des électeurs feraient oublier le score de moins du ¼ au premier tour, et le fait que l’on est passé pas si loin d’un second tour Mélenchon – Le Pen.

    Même chose la chancelière allemande toute à sa joie d’avoir le partenaire français de ses rêves ne devrait pas oublier que le maintien du corset budgétaire et le retour du monétaire, feraient monter les mécontentements en France, la France qui perd qui a été à deux doigts de l’emporter au second tour si cela avait été Mélenchon / Le Pen.

    Que la droite cohabite avec Macron serai à certains égards la pire conjecture, car dans 5 ans, après que les français actant les échecs successifs de la droite et de la gauche depuis 35 ans aient choisi le changement le moins risqué avec le centre, ils pourraient en cas d’échec regarder la prochaine fois aux extrêmes. Cela n’a pas été cette fois le cas, aidé pat une molle reprise économique, et peut ne pas l’être en 2022 : le phénix de la politique française, le Ps, peut d’ici là avoir dépassé le handicap de ses contradictions idéologiques entre son attachement à l’Europe et son désir de conduire des politiques de gauche et être à nouveau une alternative crédible en 2022 comme il avait su passer du cataclysme des législatives de 1993 à la victoire de 1997.

     Mais si cela ne réussit pas, échec économique de Macron auquel serait amalgamé LR cohabitant, absence de crédibilité du PS ou même explosion de celui-ci, il risque cette fois-ci de ne plus y avoir de faux semblants, cette capacité qu’avait eu Nicolas Sarkozy d’apparaitre en 2007 comme un changement par rapport à Jacques Chirac alors qu’il en avait le même programme et la même majorité parlementaire, ou celle qu’a eu cette fois en 2017 la Gauche en recyclant un ancien conseiller économique puis ministre comme paravent d’une alternance.

     C’est le paradoxe de l’élection de 2017 : un fort changement en termes d’homme, une continuité très grande par rapport aux politiques. Chaque fois depuis 35 ans droite et gauche se faisait élire sur des programmes relativement marqué puis recentraient leur politique en face de la réalité.

     Savoir échapper à l’euphorie de la victoire, est toujours la plus grande difficulté en politique, les échecs bien assimilés son formateurs, les succès qui montent à la tête portent en germe l’échec futur surtout quand ils sont assimilés à un soutient sans réserve du programme alors qu’il s’agissait surtout d’une forte capacité de séduction de la personne….

     Hors Front national et Front de gauche ruminent leur défaite…et attendent leur heure. Convaincus que les mêmes politiques conduites depuis 35 ans conduiront aux mêmes échecs…. et dans 5 ans il n’y aura plus d’alternative au centre….

C.G. 8 mai 2017

 

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