Dette, planète : le double discours sur les générations futures
En matière de dette, nous sommes priés de la rembourser rubis sur l’ongle, la prière nous vient notamment d’Allemagne, qui dans l’histoire de ses 100 dernières années ne s’est pourtant signalée que comme mauvaise débitrice. La loi de janvier 1973 qui empêche la monétisation du déficit était justifiée peut-être en cette période d’inflation croissante, et surtout de déficit zéro ….appliquer les mêmes principes en inflation zéro et en déficit record est peu inspiré.
De Valéry Giscard D’Estaing, alors ministre des finances à Emmanuel Macron président de la république, on peut se demander si certaines accointances idéologiques, amicales ou politiques dans ces milieux qui s’entre fréquentent et ou ne règne guère la mixité sociale recommandée pour les autres, n’explique pas ce zèle dans le versement des traites… « Il ne faut pas remettre en cause les engagements de la France » vis-à-vis des financiers….quand il s’agit de le faire vis-à-vis de la population en revenant sur les retraites ou les statuts…on se montre beaucoup moins rigide…
Ce sera aux générations futures de rembourser, puisque l’on a par principe, exclue de recourir à l’inflation, que l’on peine d’ailleurs à faire redémarrer, ou à la banqueroute.., l’épargnant, les retraites allemandes ou californienne, plutôt que nos petits-enfants…
En matière d’environnement, le discours est totalement inverse, on est au contraire dans une grande préoccupation quant à l’intérêt des générations futures. Intérêt louable, mais bien suspect quand on l’oppose au désintérêt vis-à-vis de la première question...n’y aurait-il pas justement quelques intérêts derrière cela ? Le fait que les problématiques de l’environnement soient transfrontalières et invitent donc à dépasser l’échelle nationale, incite à aller vers une forme de gouvernance mondial, la global gouvernance déjà à l’œuvre de façon plus ou moins anarchique dans la planète finance, n’y est peut-être pas totalement étranger.
« Moins au fait du social, et plus on fait du sociétal », avait-on déjà remarqué depuis 1983 en France, il faut bien donner l’impression de progresser sur quelque chose quand on régresse sur l’autre. Avec E. Macron cette logique a été renforcée : la vigueur du discours sur le sexisme et les minorités n’a d’égal que la remise en cause des statuts et des acquis sociaux, on est passé à la vitesse supérieure des deux côtés. Pour faire contrepoids à cette régression sociale, le discours sur l’environnement, ce qui n’enlève rien à la légitimité de cette préoccupation, a été fortement utilisée. C’est une cause consensuelle qui permet politiquement de ratisser large, et surtout une cause qui ne peut être mesurer quant à l’efficacité des politiques entreprises qu’avec quelque décennies…n’être évalué que sur les discours et pas sur les résultats n’est-ce pas le rêve de tout politique ?
Si on peut donc sur le plan national opposer social et sociétal, et comprendre la récupération des préoccupations environnementales dans ce cadre, il faut constater la même symétrie au niveau international, plus on se préoccupe des générations futures en matières d’environnement et plus on s’en désintéresse sur le plan financier…