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3 novembre 2010 3 03 /11 /novembre /2010 18:55

La sensibilité historique du dollar aux élections américaines.

 

 

 

 

      Nous étudions ici ce que l’OCDE nomme ‘le taux de change effectif’, c'est-à-dire la valeur du dollar par rapport à un panier de monnaies, pondérées par leur importance relative dans le commerce extérieur américain.

 

 

dol h 2

 

    Certes, on pourra objecter que la FED conduit une politique indépendante de Washington, mais Ben Bernanque a montré, comme Alan Greenspan et les autres prédécesseurs, qu’il ne reste pas inactif en période de crise. La rigidité ou l’inertie de la BCE, n’a d’égal que la souplesse et la réactivité de la FED. De plus, il existe en fait une ‘diarchie’, à la tête des instances monétaire américaines : si les taux directeurs sont arrêtés par la FED, la valeur du dollar est officiellement de la compétence du gouvernement de Barak Obama.

 

     Notre graphique indique que le dollar monte en fin de mandat (en jaune), lorsque la reprise préélectorale est bien assurée, le boom de l’activité attirant en outre les investisseurs ce qui stimule la demande de dollars.

      Inversement,  en début de mandat, (en vert) on observe une baisse de la devise américaine. Il faut soutenir la demande par le moteur extérieur, car l’activité est mise à mal par des politiques restrictives. Ce caractère contra cyclique de la  politique des taux (d’intérêt et de change) oppose là encore la gestion du dollar à celle de l’euro. Les Etats-unis tentent de lutter ainsi en début de mandat contre les déficits jumeaux (budgétaire et extérieur). Lorsque les assainissements financiers (budget) et monétaire (inflation) sont terminés, on entame la relance préélectorale.

      Il faut différencier ce schéma en fonction de la couleur politique et du numéro d’ordre du mandat. Un mandat d’alternance des démocrates est dominé en son début par un désir de relance. Dans la situation présente ou on évoque plus le risque d’une crise en W que d’une reprise inflationniste, le temps n’est peut-être pas encore venu, bien que l’on soit déjà parvenu au milieu du mandat, de laisser le dollar s’apprécier.

 

 

 

             Que prévoir pour les trimestres à venir ?

 

 

 

dollar prevision

 

 

 

       La situation actuelle d’une reprise qui patine nous rapproche de deux mandats antérieurs : le second mandat de Nixon  (72/76) et l’unique de Bush senior (88/92). La première baisse du dollar étant inopérante, la FED n’avait pas hésité à ‘redoubler le traitement’  6  trimestres plus tard. Cependant, un fait complique notre comparaison : la chronologie était un peu différente car les crises étaient survenues en début de mandat (1973) et au milieu (1990), et non comme ici avant même son commencement (2008).

        Une autre leçon du passé peut être instructive : on observe que le dollar baisse en début de mandat, le point bas se situant en général  au septième trimestre (chiffres en bas de la courbe). Le point bas actuel étant au cinquième trimestre après les élections, on peut le considérer comme un peu précoce,  ce qui nous permet d’envisager un second point bas pour le trimestre 11, soit le troisième trimestre 2011( hypothèse H1 , figurée en violet) .

       On peut formuler une hypothèse H2 (en bleue claire) : une hausse relative jusqu’à la mi 2011, hausse qui gagnerait en force par la suite. C’est justement la vigueur de la reprise qui tranchera entre ces 2 hypothèses, le risque en cet automne 2010 d’une crise en w incite à penser que l’hypothèse 1 est plus probable.

         Prédire les points hauts est chose plus facile. Les chiffres en haut de la courbe nous montrent que ces points hauts sont en général assez voisins de l’élection présidentielle, même si c’est parfois au prix d’une brusque et fulgurante remontée tel entre l’été 2008 et le printemps 2009. Lorsque la remontée préélectorale est interrompue par une chute  (1980, 1996), une seconde remontée post électorale se produit, repoussant le point haut bien au delà de l’élection présidentielle.

 

          On peut donc prévoir une remontée du dollar à partir de l’été 2011, peut-être très rapide si la reprise le permet, avec un point haut début 2013,  un an au delà si la reprise est forte.  Il reste une inconnue s’agissant d’une parité monétaire : l’attitude des autres Banques centrales et singulièrement celle de la BCE. Compte tenu de la traditionnelle apathie de celle-ci, et de son arbitrage inflation – chômage défavorable au second, nous ne l’avons pas fait entrer en ligne de compte ; mais sous le poids d’une reprise poussive les choses peuvent changer.

 

 

 

                                                                                                             Christian Guy – Novembre 2010

 

 

Toutes les prévisions sont exprimées :

-  en valeurs relatives par rapport aux évolutions mondiales (une hausse prévue signifie une moindre baisse ou une plus forte hausse qu'ailleurs) , 

-  toutes choses égales par ailleurs  (évenements non prévisibles tels les chocs pétroliers, les crises financières non pris en en compte),

-  la précision visée est semestrielle.

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