Une étude rétrospective sur 19 mandats américains
Les débuts de mandat, période startégique pour prévoir les peformances boursières de l'ensemble d'un mandat.
D'ici fin 2012 , la bourse américaine devrait connaître une croissance positive
La période qui s’est déroulée de juillet à décembre 2009 est peut-être passée inaperçue aux yeux de beaucoup, pourtant elle était fondamentale : il s’agissait du second semestre de la première année de mandat de B. Obama.
Or, une rétrospective historique sur 19 mandatures montre qu’il est rare que la tendance qui se dégage lors du second semestre de la première année n’indique pas ce que sera la tendance moyenne du mandat, mandat qui n’en n’est pourtant qu’à ses débuts…..
Quelques évidences statistiques pour les incrédules…puis quelques explications.... et prévisions
1) Depuis 1933 la corrélation entre progression de la bourse au second semestre de la première année du mandat d’un président américain et ce qu’elle sera sur l’ensemble de son mandat atteint 0.57.
Le tableau 1 nous présente les coefficients de corrélation (R2) entre les hausses de la bourse pour chacun des semestres d'un mandat, au total 8 pour les 4 années que dure un mandat présidentiel américain, et les performances de l'ensemble du mandat. On observera que le second semestre de la première année présente un fort taux de corrélation avec les performances de l'ensemble de la mandature.
Tableau 1 : coefficient de corrélation entre les semestres d'un mandat et la performance moyenne du mandat (1933-2008)
Le graphique nous confirme visuellement la forte corrélation entre la performance de la bourse observée au premier semestre de la première année et la performance sur l'ensemble du mandat.
2) Les prévisions effectuées à l’aide de ce raisonnement atteignent des coefficients de corrélation de 0.64 à 0.98 avec les résultats à prévoir.
Nous avons construit un modèle par la régression des deux séries statistiques précédentes sur la période 1933 -1992. Cette régression fait apparaître un R2 ajusté de 0.57. Les projections ou simulations historiques pour les quatre mandatures allant de 1993 à 2008 donnent un R2 de 0.64.
Nous présentons les caractéristiques du modéle et sa représentation graphique qui permettent de juger de sa fiabilité.
Tableau 2 : Modèle 1
progression semestrielle moyenne
Un second modèle a été construit en ajoutant une variable muette ou ‘dummy’ pour marquer les alternances politiques.
Tableau 3 : Modèle 2
Notre modèle comme le démontre le R2 de 0.98 est performant pour hiérarchiser les mandats : ainsi arrive-t-on bien a classer dans l'ordre les performances relatives des 4 mandatures allant de 1993 à 2008. Par contre, les prévisions en valeurs absolues sont d'une qualité nettement moindres, notamment pour les deux dernières mandatures.
3) Explications....et prévisions
Comment expliquer cette forte corrélation ? Le second semestre de la première année est celui où sont mises en place les politiques économiques…il donne le 'La'…bien sur, elles seront ensuite l’objet d’inflexion, d’ajustement…mais une direction générale est bien donnée.
Pour rassurer certains, précisons que la progression sur 6 mois du dow jones pour le second semestre de la première année de la mandature de B. Obama a atteint une moyenne mensuelle de 4.25 en ....Cela peut inciter à l'optimisme....exprimons cependant 2 réserves:
- Il faut prendre en compte que les mandats d'alternances démocrates sont en général marqués par une situation particulièrement positive en ce semestre stratégique. Cette évolution positive n'est donc pas aussi prometteuse que si elle avait été observée lors d'une alternance républicaine.
- Nos prévisions de performance mensuelles moyennes pour l'ensemble du mandat sont autour de 1.7 pour le premier modèle et de 1.9 pour le second , soit une synthèse à 1.8. En juillet 2011, sur les 30 premiers mois du mandat d'Obama, nous sommes à 1.68 en moyenne. Il y a donc place pour une accélération....mais elle ne serait pas fulgurante.
Là encore, rappelons que si nos modèles sont performants pour hiérarchiser les mandats (2009/13 serait un bon crû) ....ils le sont beaucoup moins pour en donner les performances en valeurs absolues...Contentons nous donc prudemment d'indiquer que la fin de mandat serait positive.
4) Des situations à distinguer.
Il importe donc d'effectuer les prévisons en prennant en compte la situation relative du semestre 'stratégique' par rapport aux performances de l'ensemble du mandat, situation qui diverge selon les conjonctures politiques.
Nous présenterons en annexe les différents cas .
Christian Guy - Juillet 2011
Docteur en sciences économiques
Agrégé de Sciences sociales
Annexes