Pétrole contre or :
les leçons des dernières décennies
Notre graphique souligne la régularité du cycle électoral dans l’arbitrage pétrole – or.
On observe deux périodes ou il est préférable de posséder du pétrole : en fin de deuxième année alors que la reprise de milieu de mandat se précise, et en fin de mandat lorsque le ‘boom’ préélectorale est à son summum.
Soulignons qu’il arrive que le premier mouvement de hausse soit effacé comme en 1998-99 ou en 2005-06. Par contre le second est beaucoup plus systématique. Ajoutons que le premier mouvement en 91 doit beaucoup à la première guerre du golfe, celle-ci ayant entraîné en septembre octobre 1990 une forte hausse du pétrole.
Effectuer un arbitrage entre pétrole et or peut être intéressant car alors que le pétrole se renchérit en période de prospérité, la hausse de l’or vient en fin de cycle : tensions inflationnistes (qui peuvent aller de pair avec des cours pétrolier élevés comme en 1979 et 2008) en fin de mandat et peur d’un retournement (début de mandat suivant ) orientent l’or à la hausse.
Le graphique suivant souligne les convergences et divergences dans le cycle électoral du pétrole, de l’or ainsi que de leur différentiel.
Que peut-on prévoir pour les trimestres à venir ?
Fin 2009, début 2010 est apparue la première période de hausse du différentiel au bénéficie du pétrole. Le second semestre de 2010 a été une période de forte rétractation. Il est probable qu’a mesure que la reprise se confirme (soyons optimiste) outre atlantique le pétrole se renchérira alors que l’or sera un peu délaissé. Ce scénario devrait être valable pour l’année 2011.
Une forte reprise faisant craindre des tensions inflationnistes et des cours du pétrole parvenant peut-être à un niveau plafond (les spéculateur ont tout de même en mémoire le puissant retournement de juillet 2008 où certains ont laissé des plumes) nous inciterait pour le second semestre 2012 et l’année 2013 à jouer l’or contre le pétrole.
Cela ne signifie pas que le métal jaune ne serait pas lui-même orienté à la baisse, notamment en 2013, mais il le serait de façon peut-être moins marqué que le pétrole…. si les régularités observées dans nos cycles se confirment.
Christian Guy - Février 2011
Docteur en Sciences économiques
Agrégé de sciences sociales
Ces prévisions sont exprimées :
- en valeurs relatives par rapport aux évolutions mondiales (une hausse prévue signifie une moindre baisse ou une plus forte hausse qu'ailleurs)
- toutes choses égales par ailleurs (évènements non prévisibles tels les chocs pétroliers, les crises financières non pris en en compte)
- la précision visée est semestrielle.