Le dollar canadien en 2012 et 2013
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Disons le tout de suite, expliquer les fluctuations du dollar canadien à partir du cycle électoral n’est pas chose facile.
En effet nous l’étudions au travers du taux de change effectif défini par l’OCDE, c’est-à-dire au travers des valeurs des autres monnaies pondérées par leur importance relative dans le commerce extérieur du Canada. Cela conduit à donner une place dominante au dollar américain, ce qui revient à constater que le cycle électoral des Etats-unis est à peu prés aussi opérant que le cycle canadien pour expliquer les fluctuations sa monnaie.
Ces réserves étant introduites, nous observons tout de même quelques régularités électorales .Les flèches jaunes nous permettent de visualiser l’appréciation de la monnaie avant les élections, une reprise de la croissance s’accompagnant généralement d’une hausse de la parité. Inversement après les élections surviennent assez régulièrement des politiques restrictives, qui réduisent la croissance, on soutient alors l’activité en utilisant l’arme monétaire (dépréciation du taux de change).
Cependant la régularité des ces cycles a été fortement perturbée depuis les années 2000 par le recours systématique à des dissolutions.
Que prévoir pour les trimestres à venir ?
Le Canada a puissamment utilisé l’arme monétaire à l’occasion de la récession de 2008, 2009. Depuis 2008, c’est le pays développé qui avec l’Australie enregistre les meilleures performances en matière de croissance.
Après la dissolution de l’automne 2008, les prochaines élections devraient se tenir fin 2012, voire en 2013, les mandats législatifs pouvant atteindre 5 années, possibilité rarement utilisées. On peut donc prévoir une appréciation de la devise canadienne à partir du printemps 2012. D’ici là, c’est au contraire à une baisse qu’il faut s’attendre. Cependant entre le recours aux dissolutions et l’impact des fluctuations du dollar américain, la fiabilité des ces prévisions est relative.
Christian Guy - Février 2011