La plus grande erreur
de Nicolas Sarkozy
Le fait de refuser de nationaliser les banques, ou tout au moins d’entrer dans leurs conseils d’administration, a été sans doute la plus grande erreur économique du quinquennat de Nicolas Sarkozy.
Elle résulte sans doute d’un a priori idéologique libéral, un peu en porte à faux par rapport au discours de Toulon de septembre 2008 qui semblait d’une grande lucidité sur le libéralisme ultra. Certains y voient la conséquence de copinage, d’une distance idéologique ou amicale insuffisante de celui qui voulait réhabiliter l’argent ,par rapport aux intérêts privés.
Ce refus de nationaliser a surtout eu pour conséquence qu’alors que le contribuable prenait le risque de prêter aux banques, qui auraient très bien pu être dans l’incapacité de rembourser, celles – ci ne prenaient aucun risque pour financer les PME, donnant à la crise tout son retentissement négatif en terme d’emploi. Les banques utilisèrent leur santé retrouvée à relancer le financement immobilier, moins risqué, relançant par la même occasion la bulle immobilière....
Rappelons que la mise en faillite de Lehman brothers avait soit disant comme objectif pédagogique de démontrer aux banques qu’on ne les rattraperait pas de tous leurs errements…. La seule démonstration qui fût finalement faîte compte tenu de la tempête qu’a déclenché cette faillite a été le célèbre ‘to big to fall’……Elles en sont sortie avec la certitude de leur impunité… qu’un prêt sans contre - partie n’a fait que renforcer…la nationalisation - sanction aurait été une leçon plus magistrale devant l’histoire, pas rapidement oubliée de mémoire de banquier !
Le refus de nationaliser a été en tous cas une occasion ratée d’acheter à vils prix des banques, ce qui aurait rapporter aux contribuables largement plus que les 8% d’intérêts grappillés lors des prêts à ces mêmes banques…pour une fois, les responsables de la crise auraient payé les conséquences de leurs errements !
Si cette heureuse exception historique n’a pas eu lieu, pour une fois cependant, l’histoire qui n’a pas coutume de resservir les plats, semble sinon se répéter, tout au moins en cet automne 2011 bégayer…laissera-t-on à nouveau passer l’occasion ?
Christian Guy – septembre 2011