Etats-Unis : quel est le poids de la politique sur la conjoncture ?
C’est devenu un lieu commun que d’indiquer que les Etats européens ne contrôlent plus leur conjoncture.
Qu’en est-il outre-atlantique ? On observera que les variables politiques continuent à expliquer largement les fluctuations, ce qui contribue à les rendre prévisibles.
Notre modèle.
Nous construisons notre modèle en deux étapes.
L’étape politique.
Nous établissons comme nous l’avons déjà souvent fait des prévisions en fonction de caractéristiques politiques selon nos 4 cas traditionnels : les alternances démocrates passées servent à prévoir les alternances démocrates suivantes, de même pour les reconductions, et nous en faisons de mêmes pour les 2 cas ou les républicains sont au pouvoir.
Nous établissons ces prévisions pour un indicateur conjoncturel synthétique prenant en compte les cours de la bourse, de l’indice de la production industrielle et le négatif de l’évolution du chômage. Ces 2 dernières variables sont retardées de 2 mois, car l’obtention de statistiques précisent à leurs sujets est souvent plus lent. Toutes ces statistiques sont en glissement sur 1 an.
Avec ce modèle politique, on obtient des prévisions déjà intéressantes, car pour la période 1990/2012-3 établie à l’aide de la période 1953/89 on obtient un coefficient de corrélation de 0.43 entre les prévisions et les résultats. Même chose lorsqu’on établit des simulations pour la période 1953/89 à l’aide des données existantes de 1990 à 2012-3 : le coefficient de corrélation est de 0.41.
L’étape économique
Dans un second temps on tente d’expliquer les résidus à l’aide de l’arbitrage inflation/chômage. On sait qu’un chômage élevé alors que l’inflation est au plus bas est traditionnellement annonciateur d’une reprise. Nous donnons en annexe les modèles établis à l'aide de variable retadées d'au moins 10 mois pour donner aux prévisions une avance intéressantes.
On ajoute les erreurs prévues à nos premières prévisions.
On obtient alors une amélioration de la qualité de prévision : le coefficient de corrélation passe de 0.43 à 0.49 pour la période 1990/2012-3 et de 0.41 à 0.52 pour 1953/1989.
Mais, ce qui est le plus intéressant, c’est que si on procède inversement, d’abord l’arbitrage inflation/chômage, puis ensuite les résidus expliquer par le cycle électoral, les résultats des prévisions sont plus mauvais….CQFD quand au primat du politique sur l’économique outre atlantique.
Prévisions pour 2012.
Pour les statiques portant dur la fin de 2012, on observera que la reprise aux États-Unis sera plus forte pour le second semestre.
Au-delà des prévisions pour notre indicateur synthétique, on notera la bonne qualité des prévisions qu’on peut en déduire pour les cours de la bourse, l’indicateur de la production industrielle, voire le chômage à travers le tableau. Sur le graphique, la conjoncture effective à partir d'avril à décembre 2012 a été calculée en 'acquis', simulant une croissance mensuel de zéro à partir d'avril 2012.
Annexe
Christian Guy – Mai 2012