Crainte d’une récession :
la bourse peut-elle se tromper ?
La bourse est un indicateur avancé assez fiable de la croissance à 6 mois : la corrélation entre les deux est de 0.52 sur la période 1949 / 2011.
Cependant, si les erreurs véritables et persistantes sur plusieurs mois sont assez rares, la bourse est le royaume de la ‘sur réaction’. Ainsi la chute actuelle serait la projection amplifier d'un déclin réel de la croissance…situation assez traditionnelle en milieu de mandat présidentiel américain.
Nos graphiques nous montre l’évolution des cours de la bourse de New- York retardés de 6 mois et celle du PIB des Etats unis.
Une seule véritable erreur : la sinistrose allant du printemps 2002 au début de 2003 basée sur la préparation de la seconde guerre du golfe. On peut également dénoter un retard à l’allumage en 1958, la croissance démarrant plus tôt que ne l’escomptait la bourse. Malheureusement pourrait-on dire, les autres erreurs sont très faibles, de sorte qu’on peut considérer que la sinistrose actuelle n’est pas sans fondement.
Par contre on percevra sur nos graphiques la traditionnelle tendance de la bourse à la sur réaction. Dans le cadre de notre analyse privilégiant les cycles électoraux, on observera cette sur réaction lors des creux de mi mandat, pointer d’une flèche jaune.
Au contraire, l’euphorie trop marquée au début des mandats de reconduction , soulignée d’une flèche bleue, est souvent suivie d’un crash, assez rapidement pour les démocrates (2 ème année : 1966, 1992) plus tardivement pour les républicains (3 ou 4 ème année : 1987, 2008). Le décalage d’un an s’explique par le fait que le premier mandat des républicains étant franchement récessif, il y a plus de marge pour une reprise durable au début du second mandat .
Les reprises de mi mandat d'alternances républicaines sont souvent trop fortes, en réaction à la baisse de conjoncture trop marquée en début de mandat. On observe alors souvent un 'mini' crash en 4 éme année ( 1984 notamment).
Les graphiques donnés en annexe réalisent la synthèse de ces évolutions : tous mandats confondus (15 cas de 1949 à 2008) , puis pour les seules alternances républicaines ( 4 cas ) , leurs reconductions ( 5 cas) , les alternances démocrates ( 3 cas hors Obama) , et leurs reconductions ( 3 cas ) .
Conclusion
Si ce n’était le caractère exceptionnel de la crise actuelle qui peut être systémique , et non relever d’un simple ralentissement conjoncturel assez normal à mi mandat ; notre étude conclurait à la réalité du ralentissement, les erreurs de la bourse étant historiquement rares, mais aussi à une sur réaction disproportionnée.
Christian Guy - Septembre 2011
Annexes
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