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27 novembre 2016 7 27 /11 /novembre /2016 04:14

Gagner par l’abstention.

 

Un constat s’impose pour les présidentielles de ces trente-cinq dernières année en France : à l’exception de 2007, et dans une moindre mesure de 1995 et 1988, on a rarement gagné en entrainant une vive adhésion populaire à un homme ou un projet, mais plus par la déception du camp d’en face, résolut à ce qu’on ne l’y reprendra pas à le faire rêver à des chimères sans lendemain.

Ainsi en est-il des défaites de Giscard d’Estaing en 1981, de celle de Sarkozy en 2012 ou de Jospin en 2002. Chaque fois bien sur d’autres raisons sont venues se greffer, une mauvaise conjoncture notamment sur le plan économique ou un rejet personnel tel en 1981.

Mais chaque fois c’est la démobilisation du camp d’en face qui a assuré la victoire. Cette démobilisation s’explique par la déception des résultats de leur ex-champion, mais aussi par l’assurance que les électeurs de l’ex majorité pensaient avoir que la politique qu’il laisserait passer ne serait pas maximaliste. Ainsi Hollande en 2012, Mitterrand en 1981ont été élu par défaut.

C’est dire qu’il faut réussir la quadrature du cercle, en gros savoir réussir le grand écart entre un programme « ultra » mobilisateur de son électorat au premier tour, et un consensuel pour attirer le centre et rassure les déçus du camp d’en face au second tour.

Au législative de 1986, une droite très remontée après sa défaite de 1981, et historiquement en pleine vague thatchérienne et reaganienne avait ourdi un programme baptisé par leur adversaire « d’ultra libéral »qui l’avait fait passer à deux doigts de la défaite. Certes il y avait la « triche » socialiste consistant à changer de mode d’élection à un an des élections par l’adoption de la proportionnelle pour réduire l’intensité de la défaite. Mais la gauche avait su en plus développer une astucieuse campagne « au secours la droite revient » comparant la droite libérale a un joli loup aux dents bien acérées et longues , ce qui avait failli transformer une victoire facile gagnée à l’avance en défaite.

Il est vrai qu’a une abstention conjoncturelle ( déception des électeurs de Hollande quant à son absence de résultat global) s’ajoute pour la gauche plus spécifiquement une abstention structurelle : dans le cadre d’une mondialisation et d’une Europe libérale il lui est très difficile de conduire sa politique (la droite ayant elle l’écueil traditionnel mais allant en s’émoussant de la rue ou 3 ème tour social tel les grèves de novembre décembre 1995) et surtout son électorat miné par la désindustrialisation et la précarité se démobilise, quand l’électorat de la droite porté par les évolutions ou protégé relativement par ces statuts ( profession libérale, retraité) reste mobilisé.

C’est dire si la droite a beaucoup de carte en ses mains pour 2017. A ces démobilisations structurelles et conjoncturelles  s’ajoute la division de la gauche émiettée en de multiples candidatures, facteur de la division qui joua déjà en sa faveur en 2002 mais contre elle en 1981.

Il lui reste  à éviter l’écueil des primaires qui incitent à radicaliser son programme pour les gagner, ce qu’est en passe de faire Fillon et fit Trump, sans brosser soi-même sa propre caricature qui effarouchera et remobilisera les déçus du camp adverse : c’est passé de justesse pour Trump (celui-ci étant minoritaire en terme de vote populaire, à côté d’une victoire éclatante en terme de grands électeurs ), cela fonctionnera-t-il pour la droite française ?

C . G. 25 novembre 2016

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