Il y a 120 ans , le centre droit était assez favorable à la conquête des nouvelles colonies, comme à présent de nouveaux marchés par l'extension de l’Europe. A côté de ces raisons avouables de nouveaux marchés existait celle moins avouable d'avoir des coûts plus faibles qu'en métropole: il y a 120 ans en denrée alimentaire, à présent par le dumping social des ex pays de l'est.
Le centre gauche y était tout aussi favorable, mais pour d'autres raison : la mission civilisatrice de la France, dans lequel le centre droit catholique se reconnaissait aussi avec l'effort de conversion. A présent des démocrates-chrétiens aux sociaux-démocrates c'est le désir de construire une Europe en paix après 2 guerre mondiale. En quelque sorte le centre droit avec sa proximité des milieux d'affaires, les centre gauche, parti d'enseignants et d'intellectuels, étaient favorable au colonialisme comme à présent à l’Europe, chaque fois pour des raisons différentes.
De même extrême droite et extrême gauche étaient hostiles aux conquêtes coloniales. Toujours les mêmes visons étriqués de la nation diront les pourfendeurs de l'extrême droite. Elle aurait répondu qu'il ne fallait pas distraire la France de son devoir suprême de reconquête de l'Alsace lorraine. A présent elle voit dans une Europe ouverte à tout vent la négation de l'indépendance nationale. L'extrême gauche des années 1880/1900 ne voyait dans le devoir civilisateur des républicains que le paravent au conversions religieuses d'une droite et au militarisme violent d'une autre droite. À présent c'est le dumping social qui mobilise l'ultra gauche, qui ne veut plus qu'on l'appelle l'extrême gauche. Là encore l'Europe ne serait à nouveau qu’un paravent, derrière les idéaux de paix, se cacherait le désir de pressurer la main d'œuvre...Marx déjà avait pourfendu le colonialisme, "stade suprême du capitalisme"...
En ce 29 mai, jour, aniversaire du non de la France bien vite oublié au référendum sur la constitution européenne, il est intéressant d'observer que les clivages, ont la vue dure. Si Paul Bois et André Siegfried avaient montré la permanence géographique du clivage droite gauche, constatons la permanence également des dépassements de clivage sur les termes extérieurs, car que ce soit le colonialisme ou l’Europe, chaque fois on oppose centre droit et centregauche d'une part, au extrême d'autre part.